Franck Silvin, chef de projet chez Àvenir : « la surélévation sert le propriétaire, les locataires et la Cité »

Responsable d’un beau projet de surélévation à la route de Frontenex, notre collaborateur répond à nos questions à la fois sur le projet en soi, mais aussi sur cette spécialité qu’est l’urbanisme vertical.

Àvenir. Vous êtes à la tête du programme de surélévation « Route de Frontenex 60 ». Que pouvez-vous en dire ?
Franck Silvin. Nous intervenons sur un immeuble locatif de 100 appartements, pour le rehausser de deux niveaux supplémentaires distribuant 32 nouveaux logements. Nous sommes en phase de second œuvre, pour une livraison dans l’année 2023. Ce chantier se caractérise par une localisation en zone urbaine dense et des travaux menés en présence des occupants du lieu. Comme cela est souvent le cas dans ce type de projet, nous devons adapter les réseaux de l’ancien bâtiment.

Comment analysez-vous le marché de niche des surélévations à Genève ?
Genève est l’une des villes les plus densément bâties d’Europe, où la possibilité de trouver de nouveaux terrains constructibles est rare en raison du droit fédéral et de l’exiguïté du territoire. Si nous souhaitons préserver nos terres agricoles et nos beaux paysages, nous devons densifier en hauteur. C’est un domaine technique qui confronte des structures souvent éloignées des normes actuelles à des projets de surélévation nécessairement conformes à la législation.
Sur les 3805 logements construits dans le canton de Genève en 2022, 514 sont le produit de transformations dont 9 sont des aménagements de combles et 182 des surélévations d’immeubles.
Les besoins de logements sont tels à Genève que la moyenne de développement pour 2022 a été supérieure à celles des 10 dernières années. C’est néanmoins insuffisant pour soutenir la croissance démographique.
Les surélévations d’immeubles sont productives pour les propriétaires, car ils peuvent rentabiliser les travaux imposés par les nouvelles normes énergétiques (façades, fenêtres, chaufferie, etc.) et proposer des appartements neufs avec des rendements particulièrement attractifs en dépit de la montée des taux.
Ajouté à cela, pour 2023, le canton de Genève subventionnera à hauteur de 35 millions de francs les projets de rénovation énergétique du bâti, avec de nouveaux règlements d’application de la loi sur l’énergie, notamment l’interdiction d’installer ou de remplacer les chaudières à mazout et l’obligation d’optimiser les bâtiments selon leurs dépenses énergétiques. Les perspectives à court et moyen terme sont donc bonnes pour les surélévations.

Vous avez rejoint Àvenir au début de l’année. Quelles ont été vos motivations ?
J’ai eu le plaisir de collaborer avec Stéphane Perrin par le passé ; c’est un excellent professionnel dont je partage la vision éthique. Son accession à la direction d’Àvenir, la qualité des équipes et la crédibilité de l’actionnariat offrent de vraies perspectives à cette structure nouvellement inscrite au registre du commerce, mais composée d’hommes et de femmes de valeur, expérimentés et compétents.

Quel a été votre propre parcours ?
Je suis originaire d’une famille étroitement liée à l’immobilier. Mon père était promoteur à la tête d’un groupe foncier et d’une entreprise générale ; mon oncle bâtissait des barrages dans le monde entier. Pour ma part, j’ai suivi des études d’ingénieur en informatique de gestion à l’INSA de Lyon, qui m’ont dirigé dans le secteur financier pour une première partie de ma carrière, auprès de l’UBP. Je me suis ensuite tourné vers l’immobilier dans l’entreprise familiale, puis à Genève dans la construction, au sein de structures représentatives du marché romand.

Franck Silvin
Chef de projet